Standard I
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Standard I, performance stationnaire, Éric Létourneau, 2001
E. L. est installé entre les pistes d'aterrissage des F-18, le parc de l'aviation de la base militaire de Bagotville et la grand-route qui relie Chicoutimi à la base. Il s'agit de la réalisation systématique d'un certain nombre de séquences de trois minutes de silence face au livre blanc. Le nombre de séquences de trois minutes silencieuses est déterminé par la division du nombre de décès entaînés par l'application des politiques étrangères étasuniennes dans différents pays du monde. Chaque tranche de 3000 victimes correspond à une séquence de trois minutes de silence. Le calcul est basé sur différentes statistiques publiés par des ONG et par des organismes de surveillance pour la liberté civile. Exemples de statistiques probablement modestes et plutôt symboliques : 5 périodes pour l'Argentine, 5 pour la Bolivie, 3 pour le Brésil, 6 pour le Chili... etc. La performance doit durer dix heures de manière ininterrompue, installé à cet endroit sans bouger dans l'ambiance rugissante des F-18 en exercices. L'action est néanmoins interrompue par l'arrivée d'un patrouilleur de la police militaire après 28 minutes et 58 secondes de performance. (Nous décidons d'en suspendre l'exécution après une brève discussion avec l'officier de police) Les jours suivant, le Commandant de la base contactera la galerie Séquence afin de poursuivre une enquête au sujet de cette action. Le Commandant semblera particulièrement s'intéresser de l'identité et de l'origine ethnique des participants.

Encodage méthodique de la mémoire
Méthode mnémotechnique pour conserver la trace de la performance «standard II» sur bande vidéo. Chaque double-page du "thésaurus" blanc correspond à l'un des pays du monde, classés en ordre alphabétique. La liste correspond aux nations reconnues par l'ONU le premier jour de la performance. Cette bande fut présentée sous la forme d'une installation vidéographique diffusée tous les soirs sur la rue Racine à Chicoutimi durant le mois de Novembre 2002. Les deux fenêtres vidéographiques correspondent aux deux fenêtres qui constituaient la vitrine de la galerie Séquence. Intégrés ainsi à l'architecture du lieu, cette projection vidéo nocturne reproduit virtuellement les trois minutes de performances stationnaires et silencieuses qui ont étés préalablement produites au salon du livre de Jonquière.

 
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